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小切れ , mes petites chutes de kimonos

小切れ – petit morceau – koguiré
A Kyoto, quand je cherchais des morceaux de kimonos – petites traces – j’allais dans les boutiques, sur les marchés.

C’était la chasse aux trésors – je demandais dans mon japonais approximatif :
Sumimasen, Kimono no koguiré?”
(
“Excusez-moi, petits morceaux de kimonos?”).

Des personnes allaient fouiller en souriant, d’autres s’inclinaient avec un visage si désolé quand elles n’en avaient pas.
Quand des trésors cachés étaient retrouvés, on me vendait ces petits bouts, ces tissés, dessinés, yuzen, soie, shibori... mes merveilles !

Depuis mon retour, je travaille avec des kimonos abimés – les démonter, les laver, inspecter chaque tâche, chaque déchirure.
Est-ce qu’à partir de cette bande je peux imaginer une étole ? 
Renoncer à ce morceau ?! oui..mais..non..!
J
e vais le garder on ne sait pas : un jour, demain,
une idée, un chemin.

Fabriquant
joyeusement je me suis trouvée moi aussi avec mes Koguiré –
minuscules ou pas trop, un peu grands mais si peu, troués parfois.
Mes chutes, mes 
小切れ dont je ne savais encore que faire.
Toutes ces années, j’ai gardé ces morceaux – 
Vers qui et quoi partiraient ces accumulations ? Silencieuses multitudes, pluralités discrètes.

L’espièglerie de la vie connectée, novembre 2023 :
 “Auriez-vous des petits bouts ? Des petites chutes?”
“Ouiiiiii !! ❤️”

Depuis, voilà presque 1,7 kilogramme de ces fragments, bribes singulièrement vivantes à travailler, qui ont démarré une autre texture, d’autres accords à vivre.
Pour eux, 3 vies déjà !
Parfum Voyage Éternité.

Délices !
Liaison Bifurcation

Rien d’uniforme ou d’homogène, 
Aucune monotonie.
Bigarrée et disparate,
la diversité nous enrichit.

Depuis mon retour, je travaille avec des kimonos abimés
les démonter, les laver, inspecter chaque tâche, chaque déchirure…Est-ce qu’à partir de cette bande je peux imaginer une étole ? Renoncer à cette partie.. oui..mais..non.. –  je la garde dans une petite boîte – à l’abri des poussières – on ne sait pas – un jour – demain
– une idée, un chemin, une poursuite.

Fabriquant
joyeusement je me suis trouvée moi aussi, au fil des mois et des années, avec mes Koguiréminuscules ou pas trop, un peu grands mais si peu, troués parfois.
Mes chutes, mes 
小切れ dont je ne savais encore que faire.
Toutes ces années, j’ai gardé ces morceaux – 
Vers qui et quoi partiraient ces accumulations?
Silencieuses multitudes, pluralités discrètes.

L’espièglerie de la vie connectée, novembre 2023
 “Auriez-vous des petits bouts ? Des petites chutes?”
“Ouiii !”
Depuis, voilà presque 1,7 kilogramme de ces fragments, bribes singulièrement vivantes à travailler, qui ont démarré une autre texture, d’autres accords à vivre. 
Déjà 3 vies.
Parfum Voyage Éternité.
Délices
Liaison Bifurcation.

 
 
 
 
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Je ne sais ce que je partais y trouver

De la couture, je suis revenue avec des crayons de couleur,
Il y avait là un point de reconnaissance.
Je n’ai jamais aimé ces craies de couturière, je ne suis jamais parvenue à les utiliser afin qu’elles soient précises,
utiles à ma main.
Les crayons de couleur étaient adaptés à mon trait.
Je me reconnaissais dans cette manière.
Je me suis acheté mille crayons de couleur Mitsu-Bishi et j’ai pris en photo le taille crayon électrique Mitsu-Bishi, pour l’acheter au prochain voyage.
Je ne saisis toujours pas ces craies friables.

Quand je fabriquais avec ma professeure japonaise, nos rires et nos mains en dialogue, je me suis réjouie de ses positions fermes:
A qui cela importe que les patrons de couture soient parfaits ? que tous les traits puissent s’effacer  ou que les fils de l’envers soient tous parfaitement coupés puisque personne ne verra l’envers ?
Elle s’étonnait de mon souci d’un envers précis.
Elle y mettait fin.
Là s’échappaient le qu’en dira-t-on – les voisins vont entendre – et si quelqu’un voit. Ce que l’on voit de ce que l’on n’entend pas.
Déranger les règles.



Que cachait alors les dessous du Japon?
ceux des habits, ceux des maisons – les envers des familles – le silence de l’Empire.
Quels envers à ces endroits calmes de silences discrets que je croisais à Kyoto ?
Et pourquoi chez moi j’avais appris qu’il fallait que l’envers soit aussi propre que l’endroit, puisque le vêtement ne montrait que son endroit ?

J’y ai pris de la liberté.

 
 
 
 
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@Atelier_Ikiwa

Certaines Rencontres sont
des Évidences –  des Retrouvailles

La conversation avec Laurence, d’Atelier Ikiwa est de celles-ci ; comme si une graine du lointain avait trouvé son occasion et que l’aventure du voyage commun pouvait (re)prendre forme, inspiration, cheminement.

Atelier Ikiwa voit l’objet artisanal, son geste, les mains ; et aime à les partager. Le fait tellement bien – nous contant mille histoires, milles gestes, mille artisan(e)s – que c’est un bonheur de rêveries voyageuses.

« (…) Chaque objet raconte l’histoire d’une rencontre, réelle ou imaginaire, avec un artisan qui par la grâce de ses gestes et par sa sincérité nous a confié un rôle de passeur.

Chaque objet porte alors en lui la marque d’une histoire ancienne, du temps qui passe mais qui rend les choses encore plus belles, du travail de la main, respectueux d’un artisanat qui a toute sa place dans nos sociétés contemporaines. La tranquille élégance des choses qui ont vécu et que l’on peut continuer à aimer longtemps.(…) »
                 Extrait du Site Atelier_Ikiwa

Sa sincérité,
Sa curiosité
d’une Asie hétérogène crée notre croisement.
Un itinéraire commencé en 2021,
une expédition, promenade,
un sentier à vivre.
Merci Dame Ikiwa (¯▿¯)

Vous pouvez la rencontrer du
mercredi 19 au samedi 22 avril 2023 inclus,
de 11h à 18h30,
au 10 rue Saint Victor (Paris 5ème)
Espace Boutique du Comptoir des voyages

Elle y expose : « L’art et la Matière »
Collection d’objets en petites quantités ramenée de son dernier voyage au Japon et en Corée.

« (…)C’est toute une géographie de l’élégance et du précieux qui sera proposée, qui raconte, à sa façon, l’esprit de ces deux pays. (…) »
Sinon vous pouvez retrouver sa boutique en ligne ici : Eshop 
Son compte Instagram là : Atelier_ikiwa

Vous pouvez la rencontrer du
mercredi 19 au samedi 22 avril 2023 inclus, de 11h à 18h30, au 10 rue Saint Victor (Paris 5ème)
Espace Boutique du Comptoir des voyages

Elle y expose : « L’art et la Matière »
Collection d’objets en petites quantités ramenée de son dernier voyage au Japon et en Corée.

« (…)C’est toute une géographie de l’élégance et du précieux qui sera proposée, qui raconte, à sa façon, l’esprit de ces deux pays. (…) »

Et sinon
retrouvez sa boutique en ligne ici  Eshop 
Et son compte Instagram là : Atelier_ikiwa

Toutes les photos @Atelier_Ikiwa

 
 
 
 
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Ma Bernina , Nos 4 mains

Nous sommes 4 mains.
Ma Bernina appartenait à Madame Cristiano Edouard – le prénom de l’époux avait force alors.
Elle avait acheté notre Bernina 1005 à crédit, à l’été de juillet, quelques jours avant mes 22 ans.
Je suis toujours touchée de voir cet échéancier de paiement – cet acompte, ces versements – elle a pour moi d’autant plus de valeur qu’elle a été désirée, précieuse.  
Quand je suis allée l’acheter à son fils, j’étais très débutante en couture,
Je suis revenue en voiture, doucement,
avec elle à l’arrière.
Je lui avais mis la ceinture de sécurité.

Nous sommes 4 mains.

Ma Bernina appartenait à madame Cristiano Edouard, le prénom de l’époux avait force alors.
Elle avait acheté notre Bernina 1005 à crédit, à l’été de juillet, quelques jours avant mes 22 ans.
6298 francs moins 1000 francs, 5298 francs .
Je suis toujours touchée de voir cet échéancier de paiement – cet acompte, ces versements – elle a pour moi d’autant plus de valeur qu’elle a été désirée, précieuse. 

Quand je suis allée l’acheter à son fils,
j’étais très débutante en couture.
Je suis revenue en voiture ,
doucement, 
avec elle à l’arrière.
Je lui avais mis la ceinture de sécurité.

La chaîne de la  Bernina

La chaîne de la Bernina, massif des Alpes entre Lombardie (Italie)  et Grisons (Suisse), est constituée de roches de la plaque adriatique tout en étant sur la plaque eurasienne.

Le Piz Bernina est son point culminant – à 4 048 mètre d’altitude. Le Piz Bernina est situé sur la ligne de partage des eaux entre mer Noire et mer Adriatique. Danube, Adige.
C’est ce Piz qui a inspiré le nom de la marque “Bernina” –

Pour tous ces croisements je la garde 35 ans de plus.

La carte topographique de la vallée, entrelacement de fils,
de plis cousus, de matières assemblées – entremêlées
Madame Cristiano et moi ,

La chaîne de la  Bernina
La chaîne de la Bernina, massif des Alpes entre Lombardie (Italie)  et Grisons (Suisse), est constituée de roches de la plaque adriatique tout en étant sur la plaque eurasienne.
Le Piz Bernina est son point culminant, 4 048 mètres d’altitude;
situé sur la ligne de partage des eaux entre mer Noire et  Adriatique
C’est ce Piz qui a inspiré le nom de la marque “Bernina” 
Pour tous ces croisements je la garde
35 ans de plus et forever. 🌱

La carte topographique de la vallée  entrelacement de fils et de plis cousus,
matières assemblées et entremêlées 
Madame Cristiano et moi.

 
 
 
 
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“La Papeterie Tsubaki” – OGAWA Ito

Ce livre est une promenade,
une poésie japonaise, un bonheur
que je vous souhaite ..
Ô merci merci Ito Ogawasan !
quelques petits extraits…

“(…) L’adresse est le visage d’une lettre, répétait-elle – (…) la tracer d’une belle main claire. (..) Si tu as une belle plume mais que personne n’arrive à te lire, ça n’a rien d’élégant, c’est juste impoli, martelait-elle. (…) je m’efforçais d’écrire les adresses dans un style régulier et clair (…) pour que n’importe quel facteur puisse le déchiffrer.(…)

Pour des condoléances, la règle veut qu’on broie l’encre à l’envers, de droite à gauche. 
Comme je faisais presque toujours le geste de gauche à droite j’étais un peu malhabile dans le sens inverse. (…) En un instant, j’ai rassemblé en moi toute la tristesse du monde, (…)  il y avait mon chagrin d’enfant à la mort de mon poisson rouge (…) Délayer l’encre, c’est le signe d’une grande tristesse : les larmes tombées sur la pierre à encre en ont éclairci la couleur. (…)

(…) j’ai choisi le gris nuage
Si l’enveloppe est un visage, le timbre est le rouge à lèvres qui donne le ton.(…) j’ai commandé sur internet des timbres mis en vente quinze ans plus tôt.
Choisir un timbre qui avait le même âge que leur union avait du sens me semblait-il.(…)

Le timbre devait être humecté avec des larmes de chagrin pour une lettre triste, et avec des larmes de joie pour une lettre gaie. C’est ce que m’avais appris l’Aînée, je m’en souvenais. Mais je n’y arrivais pas encore. Je recourais aux quelques gouttes d’eau suspendues au bec du robinet. (…)

 

“(…) L’adresse est le visage d’une lettre, répétait-elle – (…) la tracer d’une belle main claire. (..) Si tu as une belle plume mais que personne n’arrive à te lire, ça n’a rien d’élégant, c’est juste impoli, martelait-elle. (…) je m’efforçais d’écrire les adresses dans un style régulier et clair (…) pour que n’importe quel facteur puisse le déchiffrer.(…)
Pour des condoléances, la règle veut qu’on broie l’encre à l’envers, de droite à gauche. 
Comme je faisais presque toujours le geste de gauche à droite j’étais un peu malhabile dans le sens inverse. (…) En un instant, j’ai rassemblé en moi toute la tristesse du monde, (…)  il y avait mon chagrin d’enfant à la mort de mon poisson rouge (…) Délayer l’encre, c’est le signe d’une grande tristesse : les larmes tombées sur la pierre à encre en ont éclairci la couleur. (…)

(…) j’ai choisi le gris nuage
Si l’enveloppe est un visage, le timbre est le rouge à lèvres qui donne le ton.(…) j’ai commandé sur internet des timbres mis en vente quinze ans plus tôt.
Choisir un timbre qui avait le même âge que leur union avait du sens me semblait-il.(…)

Le timbre devait être humecté avec des larmes de chagrin pour une lettre triste, et avec des larmes de joie pour une lettre gaie. C’est ce que m’avais appris l’Aînée, je m’en souvenais. Mais je n’y arrivais pas encore. Je recourais aux quelques gouttes d’eau suspendues au bec du robinet. (…)

(…) Pour écrire sur du parchemin , on utilise de l’encre féérique. C’est de la noix de galle réduite en poudre et mélangée avec des sels de fer, une mixture stabilisée avec du vin rouge ou du vinaigre, et qui remet au goût du jour l’encre du Moyen Age.
(…) J’ai aligné sur la table le parchemin, l’encre féérique, la plume d’oie et un crayon de papier.

(…) Pendant que je m’entrainais à écrire en miroir, le contenu de la lettre m’est peu à peu apparu.
(…) Cette lettre de rupture était un moyen de rendre sa liberté à l’autre, je l’avais compris. A travers l’écriture en miroir, je voulais exprimer la face cachée de ce sentiment. (…)


Ogawa Ito, à lire sans modération aucune … 

 
 
 
 
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“Tisser les couleurs” Fukumi et Yôko Shimura

Fukumi Shimura ,  Trésor National Vivant 
et  sa fille Yôko Shimura 
Emerveillée par le travail de Fukumi Shimura – son rapport aux couleurs – sa façon d’en parler, de les composer, de les créer ; et par celui de sa fille Yôko, je voulais vraiment en offrir des paroles, des images ici – voilà qui est là – quelques bribes de leurs vies, travaux, mots – rigoureusement poétiques.


«  Je travaille avec une forme traditionnelle appelée kimono.

C’est quelque chose à ne pas négliger ,
la forme même de l’esprit japonais, pourrait on dire.
Un cadre aussi strict autorise t’il l’expression libre d’un esprit contemporain ?
C’est là tout le questionnement de mon travail »
                                                                             Fukumi Shimura

“Tout au bout du Lac Biwa”
Fukumi Shimura – 2007
 “Le lac Biwa est le thème de prédilection de toute ma vie.
J’en ai tissé tous les aspects, si changeants au fil des quatre saisons. Mais un jour que je marchais sur un sentier de montagne qui semblait inexploré, à l’extrémité nord, la beauté mystérieuse de ce lac qui se déployait sous mes yeux m’a frappée. 
C’est cette image que j’ai voulu tisser en même temps que le souvenir du lac baignée par les rayons de lune.”

« J’ignore s’il existe quelque part un lieu où les couleurs peuvent être simplement couleurs, sans le support du tissage – étoffes ou kimono-
Mais je sais que les couleurs réclament un tel monde.
Je concentre toutes mes forces pour amener les teintes à l’existence et leur laisser suivre leur propre chemin.»
           Yôko  Shimura

Les citations et photographies sont toutes extraites de l’album
 “Tisser les Couleurs”

Ouvrage publié par la
Maison de la culture du Japon à Paris et la
Fondation du Japon

Octobre 2014

Site internet de Fukumi et Yôko Shimura ici 

 

“Autrefois 
je pensais qu’il fallait
consacrer
dix ans à une couleur,
aujourd’hui
je pense qu’il faut une vie.”

   Fukumi Shimura

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DIVERSITÉ

Echarpe-5-Kimonos-japonais-anciens-Upcycling-Objet-unique

Diversité, Variété, Eclectisme
L’harmonie nait – selon moi – du respect de la diversité, des différences; elle naît du courage qu’il nous faut mettre à l’oeuvre pour intégrer l’interdépendance de nos multiplicités.
Une manière, en japonais, pour dire la diversité, la variété est 色々(iroiro). Son kanji, (iro) signifie couleur, teint, apparence, amour.
Ce son chantant (NB: le son “R” en japonais est proche du “L” français) donne une belle légèreté, une grande richesse à la diversité.
Je peux chantonner “Iro-iro Iro-iro”, pour appeler des merveilles jusqu’à moi.

 

D’autres mots japonais signifient «diversité ».
Par exemple 多様性 (tayousei), qui se traduit par variété, multiplicité, diversité. Il s’écrit avec 3 caractères japonais (kanjis) : 多(ta) qui signifie nombreux, beaucoup, plusieurs ; 様 (you) semblable à, sorte de, à la manière de, similaire à ; et enfin  性 (sei) qui exprime le genre, la nature, le caractère, le tempérament, la vie, et le cœur (fig.).
Ces deux mots 色々(iroiro)et 多様性 (tayousei) imagent formidablement le sens de cette diversité que j’aime : colorée, multiple, de coeur, similaire, nombreuse- tempérament de la vie elle-même.

Rien d’uniforme ou d’homogène; aucune monotonie.
Bigarrée et disparate la diversité nous déplace.

S’ouvrent
   Métissage          Hybridation                          Carrefour
                    Rencontre               Articulation
   Bifurcation          Croisée                          Rond-point                Branche
         Embranchement                                  Commissure
Croisement                         Aiguillage         Confluent                   Liaison     Intersection                      Assemblage                                        Nœud
       Carrefour                     Convergence     Lien                           Jonction 
             Boucle                                               Changement   

KIMONOS EN BRACELETS MULTIPLES
KIMONOS EN BRACELETS MULTIPLES

S’ouvrent    
Métissage          Hybridation                                                                                           Carrefour
                    Rencontre               Articulation
   Bifurcation          Croisée                          Rond-point          Branche                    Embranchement        
   Commissure             Croisement               Aiguillage         Confluent                   Liaison     Intersection                      Assemblage     Nœud
       Carrefour                     Convergence     Lien                           Jonction        Boucle                        Changement  

Fil de Soie à Kyoto
 
 
 
 
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UPCYCLING

Upcycling, prolonger nos vies

Si l’upcycling prolonge nos vies – en ce sens où son essence est de ne pas envahir notre monde de plus de matière – il signifie aussi pour moi prolonger la vie de personnes inconnues.
Travaillant uniquement avec des kimonos anciens, l’upcycling prolonge également la vie de ceux qui les ont porté. 

Emouvant et réjouissant !
Je lave chaque vêtement à la main; puis je démonte chaque point de couture – songeant aux couturièr(e)s qui l’ont façonné. Je découvre la dextérité de leurs points, ponctuation extraordinaire.
Puis je m’approprie la matière – fluide, indécise, ou déterminante;
Ténue ou frêle ; Éparpillée sur elle-même parfois

Reuse
                   Preloved                                                 Continuer la vie
                                                             Circulaire
Slowfashion
                                                 Transformation
Magie
                           Longue vie

J’aime le distendu du vécu sur la matière textile ; le déformé des histoires de vies, ses usures – ces passés mis bout à bout.
Il y a, quand je travaille, quelque chose du mouvement infini et léger de la bicyclette; d’une promenade aérienne, cheveux au vents et sourire aux lèvres. Une rêverie – des paysages et des images. 
Le mouvement de la matière comme un souffle
Régénérer
 – prendre soin – marauder
Prendre soin de ces kimonos; du mystère de leurs histoires – non dévoilées, inventées – voyage infini.
Changement d’identité ?

J’aime le distendu du vécu sur la matière textile ; le déformé des histoires de vies, ses usures – ces passés mis bout à bout.
Il y a, quand je travaille, quelque chose du mouvement infini et léger de la bicyclette; d’une promenade aérienne, cheveux au vents et sourire aux lèvres. Une rêverie – des paysages et des images. 
Le mouvement de la matière comme un souffle
Régénérer
 – prendre soin – marauder
Prendre soin de ces kimonos; du mystère de leurs histoires – non dévoilées, inventées – voyage infini.
Changement d’identité ?

Upcycling :
sa traduction française signifie littéralement“recycler par le haut”

Reuse
                   Preloved                                                 Continuer la vie
                                                             Circulaire
Slowfashion
                                                 Transformation
Magie
                           Longue vie

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Hors-Série

Je serai Hors-Série du 23 au 31 octobre,
Nous serons une vingtaine
Hors-série

Merci infiniment à La Maison de l’artisanat et des métiers d’art (MAMA) et à la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Région Paca,  organisateurs de l’évènement.
Nous serons une vingtaine d’artisans – venez voir, regarder, nous rencontrer et échanger .
“Hors-série” – très bel intitulé au regard du travail qui n’est pas fabriqué en série, au regard de la période qui ne ressemble à aucune autre, qui est à part.
Hors d’aucune série.
En anglais, Hors-série se dit “special edition” “special issue”, il se nourrit également de la notion d’“occasional”.
Sans aucun doute une édition spéciale,
Aller hors de l’atelier, finalement.

Horaires :
Ouvert du mardi au dimanche, de 9h à 18h – Entrée gratuite

L’exposition est reportée
à une date ultérieure 

“Depuis 1983, la MAMA mène une action culturelle originale et singulière dédiée à l’artisanat et aux métiers d’art. Par une riche programmation annuelle d’expositions, elle met en lumière la créativité actuelle, les savoir-faire anciens, et leurs liens de transmission. Elle est un vecteur de découvertes, de rencontres et de pédagogie.
Dans le cadre de sa mission, la MAMA travaille depuis de nombreuses années en partenariat avec la Chambre de métiers et de l’artisanat de région PACA à l’organisation d’expositions.
(…)
Durant 9 jours, “Hors-série, l’expo-vente des artisans d’art” célèbrera les retrouvailles avec les artisans d’art de la région. (…)  L’occasion pour un large public de découvrir des créations qui embrassent toute la diversité des matières et des techniques des métiers de l’artisanat.”

Source : https://musees.marseille.fr/hors-serie-lexpo-vente-des-artisans-dart

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Murmures Orange Bleu

Murmures d’ Orange et de Bleu 
Deux kimonos – Deux murmures de vies.

Je travaille avec des murmures de vies.

En anglais murmure se dit whisper  – j’entends Tracy Chapman – j’étudiais  à Londres Don’t you know, They’re talkin’ ’bout a revolution It sounds like a whisper
Je l’écoutais chuchoter whisper,  cette sonorité incarnait son sens – j’ai adoré ce mot depuis elle.

En japonais ささやき (prononciation : Sassayaki) signifie chuchoter, murmurer, murmure.
Est ce que l’anglais et le japonais l’emportent pour évoquer par le son le sens ? Y mettant des images ; ma mémoire s’attache au whisper de Tracy Chapman et à ce qu’il porte d’indispensable et de nécessaire au monde, tel le WHISPeR de Jesselyn Radack à présent.

Ao あお  青 le bleu , la couleur bleue
Ao (あお) signifie bleu et également vert. Son   kanji, 青 englobe les notions de printemps de la vie ; de pâle ; d’immaturité.

Les légumes verts sont bleus, jeunes, frais –  青いやさい, aoi yasai, et les pommes vertes sont bleues 青リンゴ, aoringo.
Le feu passe au bleu et les voitures avancent –   青い信号aoi shingou
Et même si le terme vert , みどり, midori, est apparu à l’époque Heian (794-1185) j’aime beaucoup l’idée que les feux restent rouge, orange, bleu. Est ce que si je dis que le feu est bleu je vais finalement le voir bleu alors que je l’ai toujours connu vert ? 
Le langage me déplace –
plus je vais vers le japonais plus je me rapproche du sens des mots
.

Daïdaïïro  橙色   / Orendjiiroオレンジ色
L’orange – la couleur orange  
Je découvre que le mot japonais pour désigner la couleur orange est devenu オレンジ色 (orendjiiro) récemment, dérive de l’anglais, cela s’entend. 
Avant cela l’orange se disait Daïdaïiro 橙色 .
Iro
signifie couleur (色) et  Daïdaï (橙) orange amère,
bigarade.

Bigarade : Variété d’orange amère utilisée en cuisine, en confiserie, en parfumerie, ainsi que pour la fabrication de certaines boissons, dont le curaçao. (Source www.cnrtl .fr)

. . . Dès l’âge de six ans, j’ai commencé à dessiner, et pendant quatre-vingt-quatre ans, j’ai travaillé dans l’indépendance des écoles, ma pensée , tout le temps , tournée vers le dessin.
Or donc, comme il m’est impossible de tout exprimer en un si petit espace, je voudrais seulement apprendre que le vermillon n’est pas la laque carminée, que l’indigo n’est pas le vert, et aussi apprendre, d’une façon générale, le maniement du rond, du carré, des lignes droites ou courbes ; 
et si j’arrive un jour à donner une suite à ce volume, je mettrai les enfants en état de rendre la violence de l’Océan, la fuite des rapides, la tranquillité des étangs, et chez les vivants de la terre, leur état de faiblesse ou de force.
En effet, il y a des oiseaux qui ne volent pas très haut, des arbres à fleurs qui ne produisent pas de fruits, et toutes ces conditions de la vie autour de nous méritent d’être étudiées à fond, et si j’arrive à persuader les artistes de cette vérité , j’aurai le premier traîné ma canne sur le chemin.
Texte reproduit dans Edmond de Goncourt, Hokusai, Flammarion , Paris 1896
 
(…) J’envie aux Japonais l’extrême netteté qu’ont toutes choses chez eux.
Jamais cela n’est ennuyeux et jamais cela paraît fait trop à la hâte.
Leur travail est aussi simple que de respirer et ils font une figure en quelques traits sûrs avec la même aisance comme si c’était aussi simple que de boutonner son gilet.
Lettres de Vincent Van Gogh à son frère Théo – Editions Bernard Grasset , Paris 1937
Vincent Van Gogh - Inspiration japonaise