De la couture, je suis revenue avec des crayons de couleur,
Il y avait là un point de reconnaissance.
Je n’ai jamais aimé ces craies de couturière, je ne suis jamais parvenue à les utiliser afin qu’elles soient précises,
utiles à ma main.
Les crayons de couleur étaient adaptés à mon trait.
Je me reconnaissais dans cette manière.
Je me suis acheté mille crayons de couleur Mitsu-Bishi et j’ai pris en photo le taille crayon électrique Mitsu-Bishi, pour l’acheter au prochain voyage.
Je ne saisis toujours pas ces craies friables.
Quand je fabriquais avec ma professeure japonaise, nos rires et nos mains en dialogue, je me suis réjouie de ses positions fermes:
A qui cela importe que les patrons de couture soient parfaits ? que tous les traits puissent s’effacer ou que les fils de l’envers soient tous parfaitement coupés puisque personne ne verra l’envers ?
Elle s’étonnait de mon souci d’un envers précis.
Elle y mettait fin.
Là s’échappaient le qu’en dira-t-on – les voisins vont entendre – et si quelqu’un voit. Ce que l’on voit de ce que l’on n’entend pas.
Déranger les règles.
Que cachait alors les dessous du Japon?
ceux des habits, ceux des maisons – les envers des familles – le silence de l’Empire.
Quels envers à ces endroits calmes de silences discrets que je croisais à Kyoto ?
Et pourquoi chez moi j’avais appris qu’il fallait que l’envers soit aussi propre que l’endroit, puisque le vêtement ne montrait que son endroit ?
J’y ai pris de la liberté.