Ce livre est une promenade,
une poésie japonaise, un bonheur
que je vous souhaite ..
Ô merci merci Ito Ogawasan !
quelques petits extraits…
“(…) L’adresse est le visage d’une lettre, répétait-elle – (…) la tracer d’une belle main claire. (..) Si tu as une belle plume mais que personne n’arrive à te lire, ça n’a rien d’élégant, c’est juste impoli, martelait-elle. (…) je m’efforçais d’écrire les adresses dans un style régulier et clair (…) pour que n’importe quel facteur puisse le déchiffrer.(…)
Pour des condoléances, la règle veut qu’on broie l’encre à l’envers, de droite à gauche.
Comme je faisais presque toujours le geste de gauche à droite j’étais un peu malhabile dans le sens inverse. (…) En un instant, j’ai rassemblé en moi toute la tristesse du monde, (…) il y avait mon chagrin d’enfant à la mort de mon poisson rouge (…) Délayer l’encre, c’est le signe d’une grande tristesse : les larmes tombées sur la pierre à encre en ont éclairci la couleur. (…)
(…) j’ai choisi le gris nuage.
Si l’enveloppe est un visage, le timbre est le rouge à lèvres qui donne le ton.(…) j’ai commandé sur internet des timbres mis en vente quinze ans plus tôt.
Choisir un timbre qui avait le même âge que leur union avait du sens me semblait-il.(…)
Le timbre devait être humecté avec des larmes de chagrin pour une lettre triste, et avec des larmes de joie pour une lettre gaie. C’est ce que m’avais appris l’Aînée, je m’en souvenais. Mais je n’y arrivais pas encore. Je recourais aux quelques gouttes d’eau suspendues au bec du robinet. (…)
“(…) L’adresse est le visage d’une lettre, répétait-elle – (…) la tracer d’une belle main claire. (..) Si tu as une belle plume mais que personne n’arrive à te lire, ça n’a rien d’élégant, c’est juste impoli, martelait-elle. (…) je m’efforçais d’écrire les adresses dans un style régulier et clair (…) pour que n’importe quel facteur puisse le déchiffrer.(…)
Pour des condoléances, la règle veut qu’on broie l’encre à l’envers, de droite à gauche.
Comme je faisais presque toujours le geste de gauche à droite j’étais un peu malhabile dans le sens inverse. (…) En un instant, j’ai rassemblé en moi toute la tristesse du monde, (…) il y avait mon chagrin d’enfant à la mort de mon poisson rouge (…) Délayer l’encre, c’est le signe d’une grande tristesse : les larmes tombées sur la pierre à encre en ont éclairci la couleur. (…)
(…) j’ai choisi le gris nuage.
Si l’enveloppe est un visage, le timbre est le rouge à lèvres qui donne le ton.(…) j’ai commandé sur internet des timbres mis en vente quinze ans plus tôt.
Choisir un timbre qui avait le même âge que leur union avait du sens me semblait-il.(…)
Le timbre devait être humecté avec des larmes de chagrin pour une lettre triste, et avec des larmes de joie pour une lettre gaie. C’est ce que m’avais appris l’Aînée, je m’en souvenais. Mais je n’y arrivais pas encore. Je recourais aux quelques gouttes d’eau suspendues au bec du robinet. (…)
(…) Pour écrire sur du parchemin , on utilise de l’encre féérique. C’est de la noix de galle réduite en poudre et mélangée avec des sels de fer, une mixture stabilisée avec du vin rouge ou du vinaigre, et qui remet au goût du jour l’encre du Moyen Age.
(…) J’ai aligné sur la table le parchemin, l’encre féérique, la plume d’oie et un crayon de papier.
(…) Pendant que je m’entrainais à écrire en miroir, le contenu de la lettre m’est peu à peu apparu.
(…) Cette lettre de rupture était un moyen de rendre sa liberté à l’autre, je l’avais compris. A travers l’écriture en miroir, je voulais exprimer la face cachée de ce sentiment. (…)
Ogawa Ito, à lire sans modération aucune …